Le dernier album de Laylow, déjà un pied en 2019 !
Un grondement sourd puis le ciel craque et pleut, comme pour accompagner de ses sanglots la peine des premiers mots : “Hello mélancolie hello”, ainsi démarre le 4ème album de Laylow. En effet, celui qui nous avait habitué à sortir un projet tous les ans, court-circuite son système pour nous livrer seulement 5 mois après .Raw, un tout nouveau projet : Raw-z. Quelques jours avant la fin d’année, on revient sur un des rappeurs les plus 2019 de 2018.
Ainsi, comme le titre peut l’indiquer, les dix nouveaux sons s’inscrivent dans la continuité logique et créative du rappeur toulousain. Toujours aussi bionique, encore plus mélancolique, Laylow continue avec brio sa mutation futuriste.
Ruptures, rêves de succès, désillusions, amitiés déchues, évasion dans l’alcool et la drogue, le rappeur nous donne encore un peu plus accès à l’intimité de son âme. « J’voulais écrire des sons positifs, mais j’crois qu’y’en a aucun dans mon dix titres (shit). RAW-Z, c’est la B.O de ton suicide, c’est tellement triste qu’la météo s’fait du soucis. »
Utilisant sa musique comme exutoire, Laylow semble vouloir exorciser la nature humaine de ses faiblesses pour mieux la faire évoluer. Comme si creuser encore et encore dans sa noirceur, le rapprochait toujours plus de sa transformation vers une sur-humanité.
Cette mutation, le rappeur la met une nouvelle fois en images dans le clip de “Maladresse”, sorti en même temps que le projet. Si l’on reconnaît à l’image, quelques éléments de Paris, les vaisseaux, les dragons ou les corps techno-augmentés qui se rajoutent au montage narratif, nous font vite perdre nos repères d’espace et de temps. Évoluant au milieu de tout ce décor de réalité virtuelle comme un héros de jeu vidéo, Laylow, armé d’un sniper, semble tuer son double humain pour renaître cyborg.
En truffant la vidéo de références au cinéma de science fiction allant de Matrix à Blade Runner, le collectif TBMA, n’en finit pas de construire visuellement l’univers onirique et futuriste du rappeur.
Vers où nous emmène Laylow et que nous réserve-t-il pour la suite ?
Le « Digitalmundo », se dessine encore davantage grâce à l’entourage du rappeur, qui le crée et le compose avec lui. En plus du studio TBMA pour les images, on retrouve ainsi d’autres acolytes fidèles derrière les platines, comme le beatmaker Dioscures puis les rappeurs .Wit et MADD, en featuring avec lui, sur les titres Z-machine et Visa.
Connaissant la volonté du toulousain à repousser les limites de sa musique, on peut se demander avec curiosité quels seront les prochains habitants à venir peupler sa planète déjantée. En quels langages s’exprimeront-ils?
Nouveaux dialectes « électroniquement modifiés» ? Mélangés à des langues étrangères, comme il avait déjà allié français à l’anglais ou à l’arabe? Tout est possible et on est impatients de découvrir quelles sonorités rares et novatrices, Laylow aura à offrir au paysage du français de 2019.
Article rédigé par Manon Lefébure
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