On a discuté avec Emral, membre fondateur d’Exit Void, un collectif de cinéastes suisses extrêmement talentueux. Vous avez sûrement déjà vu passer leur travail. Ils ont réalisé des clips pour Makala, Slimka, Vladimir Cauchemar, Benjamin Epps …
Hello, tu peux présenter le collectif rapidement ?
Exit Void c’est un collectif qui a pris forme en 2015. On s’est tous rencontré à Genève ! On est une bande de potes d’enfance avec aucune expérience dans le cinéma. On a toujours travaillé en autodidacte, pour le fun. C’est une idée farfelue de base. On a pris notre destin en main, on a fait les forceurs un peu ahah. On a tous notre vision dans le cinéma c’est ça qu’est beau. C’est tout de suite différent de travailler avec ses amis encore plus quand ils sont talentueux !
Vous avez fait quoi comme études ? Pourquoi avoir choisi la réalisation ?
Zéro études dans le cinéma ! Moi j’ai fait du webdesign mais en général dans le groupe c’est cursus classique, genre école de commerce. J’ai choisi la réal’ parce que j’ai toujours été intéressé par l’art, le cinéma… Mon tout premier film date de 2015, j’avais 15 ans. Avant ça je faisais des dessins d’animation, ça m’a direct orienté dans l’idée de raconter des histoires.
Quel a été votre premier projet ?
C’était un court-métrage “Après sa mort”, à l’occasion d’un festival en Suisse. On se disait on va passer à Cannes et on le pensait vraiment à l’époque mais le film n’a pas été sélectionné… L’année d’après on y est retournés avec un autre court métrage : “Solace” on a gagné le prix du jury et du public ! On a fait ce projet d’instinct donc on s’est dit qu’on avait l’instinct pour qu’ Exit Void ça marche.
Comment vous en êtes arrivés à réaliser des clips ?
Nos premiers projets dans la musique étaient avec Makala en 2019 avec son album “Radio Suicide”. C’était nouveau pour nous, on a pu ramener et transporter notre univers à celui du clip. C’était l’accès qu’on cherchait car le monde du cinéma et de la musique ont beaucoup de liens. On a de plus en plus de demandes à Genève et à l’étranger, l’industrie de la musique a développer notre business.
Comment choisissez-vous les artistes avec lesquels vous travaillez ?
C’est l’impression que la musique te laisse, on clip que des sons qui nous inspirent. Tu le sens tout de suite quand on propose un projet. Il faut comprendre comment nous on travaille, sans aliéner notre style.
L’artiste qui vous a le plus marqué, pourquoi ?
Makala, parce que c’est le premier gars avec qui on a travaillé. Il y a une vraie relation qui s’est créée. Il est méthodique, dans la même recherche que nous. On a une relation qui dépasse le boulot, on se comprend sans se parler, tu vois ce genre de relations qui peuvent se faire quand tu passes du temps avec quelqu’un, même trop ahah. On a toujours travaillé dans de très bonnes conditions, sans pépins.
Vos clips sont dignes de film hollywoodien comme “uber x black”, d’où viennent vos inspirations ?
Il y a une bibliothèque d’images dans ma tête et dans celles des autres gars de l’équipe. On est toujours à l’affût d’images ! Dans le groupe il y a pleins d’inspis, de références différentes. Avec mon frère ça va être les films asiatiques, d’où le logo d’Exit Void. Il est mystérieux, t’arrives pas à le lire du premier coup, c’est vraiment cool.
Comment est-ce que vous vous organisez pour réaliser un clip ?
C’est différent selon avec qui tu bosses, les artistes peuvent venir avec des idées plus ou moins développées et on conjugue nos visions. Parfois ils n’ont rien et on imagine tout. Pour Makala, il y a énormément de réflexions donc on conjugue non stop nos idées. Pour Vladimir Cauchemar par exemple on a eu carte blanche. Pour “Headshot” de Slimka on a eu pour seul ref : “Afro Samouraï”. On a pu créer l’univers de son projet à partir de ces deux mots.
Si demain vous pouviez réaliser le clip de n’importe quel artiste ce serait lequel ?
Kanye West sans exception ! C’était notre goal de filmer son mariage mais un clip ce serait pas mal aussi.
Quels sont vos projets à venir ?
Beaucoup de clips sont en cours, projets de courts et longs métrages perso. On a tellement d’idées, d’ambition avec l’équipe que ça dépasse même le cinéma. On est dans une phase d’expansion où on est au pique de notre art.
A vous aimeriez passer le cimer ?
À ma mère, c’est elle qui nous a fait confiance à nos débuts. On a pu commencer tout de suite sans frein, aujourd’hui elle est toujours là, c’est le maillon invisible de la chaîne. Beaucoup d’amis aussi ! Si je devais faire une liste complète, on y serait encore demain…
Cimer à Birdjan Kadriov, Alessandro Bucolo, Emral Kadriov, Morgane Messerli, Sébastien Saborio, Alison Lugon, Morgan Nkule et Genc Demi.
